Huiles végétales et macérats huileux : quelles différences ?

Huiles végétales et macérats huileux : quelles différences ?

En aromathérapie, les huiles végétales et macérâts huileux sont des supports privilégiés pour une administration des huiles essentielles par voie cutanée. En effet, les huiles essentielles étant par nature insolubles dans l’eau mais solubles dans un corps gras (lipides), les huiles végétales et macérâts huileux permettent de les diluer de façon homogène, facilitant ainsi leur emploi. Mais quelle est la différence entre une huile végétale et un macérât huileux ?

Les huiles végétales

Une huile végétale est par définition un corps gras liquide à température ambiante qui est obtenu par une méthode d’extraction à partir d’une plante oléagineuse, c’est-à-dire capables de produire des lipides. Depuis la description de l’obtention de l’huile d’olive par Pline ou celle, plus ancienne, de la presse assyrienne à huile de sésame et jusqu’aux modernes presses à vis, le principe de l’obtention des huiles n’a pas varié : la pression de la matière première fournit directement l’huile. Les procédés actuels utilisent également les solvants organiques et, dans les deux cas, l’huile brute est habituellement soumise à diverses opérations de raffinage. Néanmoins, en cosmétique, pharmacie et en aromathérapie, l’utilisation des huiles végétales vierges BIO issues d’une première pression à froid est de rigueur, limitant ainsi l’ajout de composés organiques.

Les huiles végétales peuvent servir de carburant ou de combustible, mais elles sont principalement destinées à la consommation alimentaire humaine et animale. Dans le domaine de la pharmacie, les huiles végétales sont principalement employées comme excipients c’est-à-dire permettant l’administration d’un principe actif. Néanmoins, certaines huiles végétales possèdent des propriétés thérapeutiques intéressantes comme l’huile de calophylle qui possède des propriétés anti-inflammatoires reconnues ou les huiles de bourrache, rose musquée et germe de blé qui permettent la régulation des déshydratations cutanées et sont régénératrices cutanées. Les huiles végétales sont bien entendu très utilisées en cosmétique pour leur propriétés hydratantes, nourrissantes, réparatrices du tissu cutané voir cicatrisante et protectrice. Enfin, certaines huiles végétales sont riches en omégas 3, 6 et 9 qui permettent le bon fonctionnement des systèmes cardiovasculaire, cérébral, inflammatoire et hormonal. Ainsi les omégas 3 (comme le DHA et EPA) contribuent à une fonction cardiaque normale, les omégas 6 interviennent dans le maintien de l’intégrité du système immunitaire et inflammatoire et les omégas 9 jouent un rôle dans le maintien d’une cholestérolémie normale.

Les exemples d’huiles végétales sont nombreux : amande douce, argan, avocat, bourrache, calophylle, chanvre, coco, germe de blé, jojoba, macadamia, nigelle, noisette, noyau d’abricot, olive, onagre, pépin de raisin, ricin, rose musquée, sésame, tournesol, etc.

Les macérats huileux

Un macérât huileux est un extrait lipidique obtenu par macération d’une partie de plante dans une huile végétale. Par exemple, l’huile de millepertuis est en réalité un macérât huileux obtenu en faisant macérer les fleurs de millepertuis dans une base d’huile d’olive ou d’huile de tournesol. Une fois la macération terminée (dans ce cas lorsque la base huileuse devient de couleur rouge intense), une filtration est alors nécessaire. Le résultat final est bien un corps gras, permettant là aussi une dilution homogène des huiles essentielles.

Quelques exemples de macérâts huileux : arnica, calendula, carotte, figue de barbarie, millepertuis, pâquerette, etc.

Leurs utilisations en aromathérapie

Dans les deux cas, en aromathérapie, les huiles végétales et macérâts huileux utilisés comme supports et vecteurs des huiles essentielles, peuvent être classées en fonction de leur viscosité et pouvoir de pénétration cutanée et la couche du tissu cutané atteint. En effet, les huiles végétales épaisses vont rester à la surface de la peau (au niveau de la couche cornée ou de l’épiderme) et les huiles végétales fluides auront la capacité d’atteindre les couches cutanées profondes (derme et hypoderme) ainsi que la circulation sanguine. Ainsi, lorsque l’on veut agir au niveau de l’épiderme pour le protéger, renforcer le film hydrolipidique ou favoriser les massages prolongés, les huiles végétales épaisses seront parfaites. Par contre, si vous souhaitez agir sur les muscles, les articulations, le système veino-lymphatique et la circulation sanguine, les huiles végétales fluides seront indispensables.

Exemple d’huiles végétales épaisses (couche cornée et épiderme) : avocat, amande douce, bourrache, olive, onagre, jojoba, rose musquée.

Exemple d’huiles végétales fluides (derme, hypoderme et circulation sanguine) : macadamia, calophylle, noisette, sésame, noyau d’abricot, tournesol, pépin de raisin, arnica (tournesol), calendula (tournesol), millepertuis (tournesol).

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